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4 décembre 2014

A travers les lignes

Jeudi 4 décembre 2014

 

Certaines mères revivent à travers les écrits de leurs enfants, devenus écrivains ou artistes à succès. Parfois les textes dénoncent l’horreur d’une enfance malheureuse (qu’on pense à la Folcoche de Vipère au poing, d’Hervé bazin). Plus souvent ils évoquent une affection infinie, une promesse d’amour absolu faite à l’enfant dès l’aube de sa vie.
Voici quelques souvenirs de ces enfants devenus célèbres…   

    La mère de Romain Gary

La promesse d’amour donnée au premier jour de l’enfant, la mère de Romain Gary va la tenir au-delà de sa propre mort : “ Au cours des derniers jours qui avaient précédé sa mort, elle avait écrit près de 250 lettres, qu’elle avait fait parvenir à son amie en Suisse. Je ne devais pas savoir – les lettres devaient m’être expédiées régulièrement – c’était cela sans doute, qu’elle combinait avec amour, lorsque j’avais saisi cette expression de ruse dans son regard, à la clinique Saint-Antoine, où j’étais venu la voir pour la dernière fois. Je continuai donc à recevoir de ma mère la force et le courage qu’il me fallait pour persévérer, alors qu’elle était morte depuis plus de trois ans. ” (La promesse de l’aube, Romain Gary, Gallimard)

    La mère de Régine Pernoud

L’historienne Régine Pernoud raconte comment sa mère, toujours vive et gaie, savait transmettre à ses enfants son amour des récits d’autrefois. “ Ma mère ne pouvait qu’être heureuse de mon goût pour les livres, que j’avais hérité d’elle. Si elle n’avait guère le temps de s’asseoir pour en lire un avec moi, elle nous a raconté en revanche pendant des années, tout en vaquant à ses occupations, en repassant, en préparant le repas, en nous faisant notre toilette, les romans qu’elle aimait et qu’elle connaissait par cœur. Ces longues heures pendant lesquelles elle nous racontait David Copperfield, Oliver Twist ou Mr. Pickwick m’ont marquée pour la vie. Elle le faisait avec simplicité et naturel, sur le ton de la conversation, comme s’il s’était agi de personnes réelles de notre entourage.  ” (Régine Pernoud, Villa Paradis, Stock).

    La mère de Jules Renard

L’enfance de Jules Renard, qu’il a transposée dans Poil de carotte, n’est guère heureuse, auprès d’une mère qui n’aime que les deux aînés et lui fait subir maintes brimades. “ Mon papa, ose-t-il dire un jour, tes soucis t’absorbent, tandis que maman, c’est le cas de le dire n’a pas d’autre chien à fouetter que moi. […] Je voudrais me séparer de ma mère. ” (Jules Renard, Poil de carotte, Gallimard).

    La mère de Jules Vallès

Jules Vallès n’est guère mieux servi. “ Ai-je été nourri par ma mère ? Est-ce une paysanne qui m’a donné son lait ? Je n’en sais rien. Quel que soit le sein que j’ai mordu, je ne me rappelle pas une caresse du temps où j’étais tout petit ; je n’ai pas été dorloté, tapoté, baisoté ; j’ai été beaucoup fouetté. Ma mère dit qu’il ne faut pas gâter les enfants, elle me fouette tous les matins ; quand elle n’a pas le temps le matin, c’est pour midi, rarement plus tard que quatre heures. ” (Jules Vallès, L’Enfant)

    La mère de Marcel Pagnol

Pour Marcel Pagnol, la mère très aimée est davantage une camarade de jeu qu’une adulte autoritaire. Peut-être même un autre soi-même : “ L’âge de mon père, c’était vingt-cinq ans de plus que moi, et ça n’a jamais changé. L’âge de ma mère, c’était le mien, parce que ma mère, c’était moi, et je pensais, dans mon enfance, que nous étions nés le même jour. ” (Marcel Pagnol, La Gloire de mon père, Éditions de Fallois)

    La mère de Marcel Proust

Jeanne Proust est une mère aimante, peut-être même trop. “ Pour elle, j’avais toujours quatre ans ”, écrit le romancier. À vingt ans, lorsqu’il arrive au service militaire, elle lui écrit aussitôt : “ Achète, je te prie, dix cahiers de grand papier à lettres quadrillé [soit 60 feuilles doubles], deux paquets d’enveloppes blanches s’y adaptant exactement, et tu réserveras spécialement pour m’écrire à moi ces soixante lettres. Cela me sera agréable. ” Mais cet amour est partagé. Lorsqu’elle meurt, Marcel Proust écrit : “ Ma vie a désormais perdu son seul but, sa seule douceur, son seul amour, sa seule consolation. J’ai perdu celle dont la vigilance incessante m’apportait en paix, en tendresse, le seul miel de ma vie. ” (Marcel Proust, Correspondance avec sa mère, Plon 1992).

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C
"Quand j'étais petit, ma mère m'a dit que le bonheur était la clé de la vie. A l'école, quand on m'a demandé d'écrire ce que je voulais être plus tard, j'ai répondu "heureux". Ils m'ont dit que je n'avais pas compris la question, je leur ai répondu qu'ils n'avaient pas compris la vie." - John Lennon
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