Politique et joute verbale
Jeudi 27 juin 2013
Amateur de la Politique et de la joute verbale, j'ai répertorié les répliques les plus connues des débats politiques en France sous la Ve République.
Jean-Luc Mélenchon passe carrément en tête. Jean-Marie Le Pen lui proposait un débat, et au passage il voulait lui enlever son caleçon: "J'ai vu qu'il comptait m'enlever mon caleçon, je lui dis qu'il arrive trop tard, je suis déjà un sans-culotte !".
Juste derrière, on retrouve Olivier Besancenot: "Pour transformer le président des riches en candidat du peuple, à mon avis, Garcimore et Majax réunis, ils n'arriveront pas à le faire !".
Le porte-parole du PS, Benoît Hamon, lors de sa conference de presse hebdomadaire: "L'Oscar du meilleur second rôle dans une série B dans lequel le ticket de métro est à 4 euros, est décerné à NKM pour 'les cadeaux aux riches ces dernières années ont été faits par la gauche'".
Enfin, François Fillon avec sa phrase tenue lors d'un meeting à Besançon: "Les sondages sont une chose, le peuple qui a pris la Bastille en est une autre".
1981
Débat entre Jacques Chirac et Laurent Fabius avec la réplique culte de premier au second « Soyez gentil de me laisser parler et de cesser d'intervenir incessamment comme le roquet ». Laurent Fabius lui répondant par le non moins cultissime « Je vous rappelle que vous parlez au Premier Ministre de la France ».
Lors de la primaire du PS : "Ce n'est pas plus mal que ce soit une femme qui soit élue pour faire le ménage". Un crédo féministe ?
Parmi les autres auteurs de ces phrases drôles, volontairement ou non, le patron des députés UMP à l'Assemblée, Christian Jacob : "Le socialisme c'est vraiment une île au milieu des terres". Ancien militant agricole, Jacob n'a pas vu la mer depuis longtemps
Le député du Nouveau Centre Jean-Christophe Lagarde le dit et le répète : il est contre une candidature d'Hervé Morin à la présidentielle. Et il n'hésite pas à moquer le patron de son parti, crédité d'un zéro pointé dans les sondages : "0% pour un fromage c'est bon pour la santé mais pas pour un sondage présidentiel".
L'ancienne ministre Chantal Jouanno a mal vécu les élections sénatoriales de 2011. Tête de liste à Paris, elle aura dû faire face à la dissidence de Pierre Charon et d'une partie de l'UMP locale : "La droite à Paris, c'est la guerre des boutons avec des bazookas". Tous aux abris en 2012 !
Autre lauréat du prix "Press club" pour 2011, le député UMP de Seine-Maritime Daniel Fidelin a reçu le prix spécial du jury avec cette phrase : "Vu de la Chine, le port du Havre ne travaille pas". Et vue du Havre, la Chine est-elle le paradis des travailleurs ?
Le Prix des internautes a été décerné en 2011 à une perle de Jean-Louis Borloo. Le président du Parti radical s'est élevé contre la politique du gouvernement en matière d'immigration : "Nous sommes tous des immigrés ; seule notre date d'arrivée change". Une phrase aux multiples sens !
Cécile Duflot n'a reçu aucun prix en 2011, mais une petite devinette de la Secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts a malgré tout été sélectionnée par le jury du Press club : "Quel est le féminin de candidat aux cantonales ? C'est suppléante". En plein débat sur le machisme en politique, c'était plutôt bien vu !
Concurrencé par le clan Balkany dans les Hauts-de-Seine, on le disait mort et enterré avant les cantonales de 2011. Patrick Devedjian s'en est malgré tout sorti haut la main. Et le président du conseil général ne s'est pas privé pour lâcher une petite phrase : "Il y avait tellement de gens à mon enterrement que j'ai décidé de ne pas m'y rendre". Mortel...
Parmi les heureux élus de la promotion 2011, figurait aussi François Bayrou avec cette phrase qui en dit long sur l'éparpillement du centre : "Rassembler les centristes, c'est comme conduire une brouette pleine de grenouilles : elles sautent dans tous les sens".
Le concours 2011 a véritablement commencé en décembre 2010 avec une première sélection. Parmi les heureux élus, Brice Hortefeux avec cette phrase prononcée en pleine tempête de neige le 8 décembre : "Il n'y a pas de pagaille. La preuve, le préfet a pu venir en trois minutes". Pendant ce temps, des milliers de Franciliens étaient bloqués dans ladite "pagaille".
Le respect des électeurs, c'est sacré. Mais quand on s'appelle Georges Frêche, l'équation est légèrement différente : "Des gens intelligents, il y en a 5 à 6 % ; moi je fais campagne auprès des cons". Une phrase qui lui a valu en 2010 le Prix spécial du jury.
Le député UMP Lionnel Luca a eu droit à un Prix d'encouragement de la part du jury du Press Club en 2010 pour cette analyse très fine de la parole politique : "Il n'y a pas besoin d'être de droite ou de gauche pour dire des conneries". Voilà effectivement une qualité bien partagée dans le monde politique.
Autre "poids lourd" de la sélection 2010, Ségolène Royal qui fait tourner ses méninges pour justifier ses caprices médiatiques : "C'est moi qui maîtrise la rareté de ma parole politique, pour dire des choses intelligentes quand j'ai besoin de les dire". Pas bête !
Sélectionnée en septembre 2010, la petite phrase de Bernard Kouchner est sans doute la plus célèbre de ce millésime. Au sujet des expulsions de Roms, celui qui était alors ministre des Affaires étrangères disait : "J'ai bien pensé à démissionner, mais je n'ai pas voulu déserter". Il est vrai que l'un est puni plus sévèrement que l'autre.
En mars 2010, une jolie salve avait été sélectionnée. Parmi les heureux élus, Luc Chatel avec cette phrase colorée lancée après les régionales : "Une touche de rose, vert, rouge : c'est le retour de la gouache plurielle".
Depuis leur ralliement à Martine Aubry fin 2008, l'union Fabius-DSK fait beaucoup parler. Alors même s'il soutient une candidature de son ancien rival aux primaires de 2011, Laurent Fabius met les points sur les "i" : "Je ne suis pas une pom-pom girl de DSK". On avait effectivement du mal à l'imaginer dans un tel costume...